Joséphine de Tascher
de La Pagerie
"Bonne petite maîtresse, moi avoir vu dans la nue grand condor
monter bien haut avec rose dans son bec... Toi, être Rose...Toi, bien
malheureuse... Puis toi, reine... Puis grande tempête et toi mourir"
Paroles de la voyante à Joséphine lorsqu'elle vivait à la Martinique
-
Marie-Joseph-Rose de Tascher de la Pagerie (prononcer "tachère")
connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais et surnomée "Yeyette"
par ses proches, est née
le 23 juin 1763 aux Trois-Ilets (Martinique) et est morte le 29 mai 1814 à Rueil-Malmaison.
Issue d'une famille créole (personne de race blanche née
dans les territoires d'outre-mer) de planteurs français,
elle est la fille d'un lieutenant d'infanterie de marine, Joseph-Gaspard
de
Tascher
de la Pagerie et de Rose Claire des Vergers de Sannois.
Elle arrive en France en 1779 et épouse alors qu'elle a 16 ans, le
13 décembre
1779 à Noisy-le-Grand,
Alexandre, vicomte de Beauharnais - aussi orthographié à l'époque "Biauharnois".
Il était Président de l'Assemblée législative lorsque
Louis XVI s'est enfui des Tuileries et fût arrêté à Varennes
(à cette époque, on changeait de président tous les 15
jours). Il était maire de la Ferté-Avrain, en Sologne, rebaptisée
en son honneur la Ferté-Beauharnais.
Le
couple donna naissance à deux enfants, Eugène (futur Prince
et Vice-roi d'Italie) et Hortense (future Reine de Hollande et mère
de l’Empereur Napoléon III). Les Beauharnais
se séparent, peu avant la révolution et en 1793, Joséphine
se réfugie à Croissy
au n°6 bis de la Grande Rue, avec ses deux enfants: Eugène, âgé de
12 ans, mis en apprentissage chez le menuisier Jean-Baptiste Cochard, et
Hortense, âgée de 10 ans, placée en apprentissage chez
Julie Blezeau, couturière du château de son ami Chanorier,
Maire de Croissy.
Elle est arrêtée le 19 avril 1794 et emprisonnée comme
son époux
qui sera guillotiné le 23 juillet, quelques jours avant
la chute de Robespierre, malgré toutes les supplications de Joséphine.
Elle est libérée
le 9 Thermidor (6 août) grâce à Barras avec qui elle avait créé
des liens et échappe de peu à la guillotine. Elle
devient la maîtresse de Barras, devenant
une des femmes les plus connue à Paris. Une des "merveilleuses" de
l'époque.
Puis elle rencontre Bonaparte (brillant général de l'époque) en septembre
1795, chez Thérésia
Tallien, qu'elle épousera
en 1796 (Signature du contrat de mariage, le 8 mars, chez maître Raguideau,
notaire, elle épouse civilement Bonaparte le 9 mars 1796 au soir, à la
mairie, ancien hôtel de Mondragon. Les témoins sont Lemarois,
Barras, Tallien, Calmelet et le commissaire Collin-Lacombe qui remplace le
maire parti se coucher). Il est de six ans son cadet.
C'est lui qui décidera de changer son prénom de Rose en Joséphine.
Il adopta les deux enfants, Eugène et Hortense. Il sera nommé général
en chef de l'armée
d'Italie, en partie grâce à elle.
Leur vie de couple sera orageuse,
sous le Directoire à cause des infidélités chroniques
de Joséphine,
qui refusa de le suivre dans ses campagnes (le 24 juin 1796, les 5 Directeurs
mettent de force Joséphine dans sa voiture pour l'Italie, afin qu'elle
parte rejoindre Bonaparte); par la suite, à cause
de la jalousie de celle-ci, la situation se renverse.
Napoléon
crut qu'il était stérile, Joséphine ayant déjà deux
enfants, jusqu'au jour où une suivante de sa femme lui donna un
fils, Léon. Il se décida alors à la répudier
en 1809 pour fonder une dynastie. Il lui conserva néanmoins le
titre d'impératrice. Elle
se retire alors et vit soit au château de Navarre (Eure), soit
au Château
de Malmaison
et elle ne cesse de correspondre avec Napoléon (Lettres authentiques,
1895).
C'est pour avoir souhaité montrer son jardin au Tsar Alexandre, vêtue
d'une simple robe d'été, qu'elle prit froid et contracta la pneumonie
qui devait l'emporter en 1814. Toutes les têtes couronnées
défilèrent pour saluer celle qui avait marqué tous les esprits
de l'époque.
À la
fin des Cent-Jours, l'Empereur vint se recueillir en ces lieux ; elle était
restée
l'unique grand amour de sa vie.
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